Le 4 février, on passe en Egypte.
Finalement, finalement, il nous fallu bien du talent pour arriver à l'hotel, tous installés dans la superbe 404 de Kamal (L'Egypte est la destination révée des fans de vieilles peugeot ...). Le nubian oasis hotel. Bien placé, dans le souk. Un grand machin avec de l'eau chaude et pas cher : 50 EP la chambre de 2 pers et 80 EP, la chambre de 4. On s'installe, on tire au sort les lits et on sort manger dans le souk. On se fait accoster tous les 2 m pour visiter une boutique mais on tient le cap et on arrive au resto. Sont forts, les types ! Ils parlent un paquet de langues ou du moins ils connaissent les entrées en matière dans un paquet de langue. S'ils t'entendent parler, ils te branchent dans ta langue. Si tu moufte pas, ils devinent ta nationalité à ta bouille. Pour nous ça balance entre espagnol et français mais à plus de 50% français. Par contre pour Roman et Almo, ils sont à 90% espagnol, ils doivent vraiment en avoir la tronche... Bien que plus haut, tout le monde prendra Roman pour un égyptien.
Ce type de souk, c'est marrant sur 20 m mais passé 25 m ça devient pesant.
Le lendemain, vendredi, l'administration est fermée. Donc jour de congé pour nous également. On part en balade. On se tape l'autre coté du souk et on bifurque vite vers de petites rues plus calmes. On visite le musée de la Nubie, assez intéressant surtout au niveau des projets de sauvetage des différents ouvrages lors de la construction du lac Nasser. Sinon, il y a des belles pièces mais une logique de présentation bizarre, bref on était perdu. Par contre ça rigole pas dans les points touristiques. A chaque fois, c'est portillon magnétique pour les personnes, pour les sacs. On a l'impression, à chaque fois, de prendre l'avion.
On profite de notre balade pour tater les prix, comme à chaque fois que l'on entre dans un pays. Mais ici, c'est encore plus nécessaire car étant donné qu"il y a beaucoup de touristes, c'est un peu n'importe quoi au niveau des prix. Certaines choses peuvent aller du simple au double et là encore ça va mais ça peut être dix fois plus, voir 50 et même 100 fois plus... ouai ouai. 100 fois plus, on l'a vu pour faire un tour en calèche, qu'on a jamais fait car on n'était pas intéressé mais le prix est tombé à 100 fois moins. On pense qu'il doit y avoir un peu la crise car les prix restent hauts mais il n'y a pas beaucoup de touristes et tout le monde ne semble pas travailler et par conséquent avec un peu de négo, les prix peuvent chuter considérablement.
Un petit truc qui marche souvent, au lieu de demander combien ça coute, on dit qu'on veut pour X EP de quelque chose, genre 2 EP de pain, 3 EP d'orange. Et là c'est un peu plus compliqué pour le vendeur de passer par son prix normal, ajouter le coef touriste, revenir à la quantité correspondante à la somme demandée et souvent, on le prix normal ou pas trop loin. Bon faut faire ça avec appoint, style je suis un archéologue qui vit ici depuis 5 ans. Je dis ça car avec nos dégaines rapiécées, dans les sites historiques, on nous demande si on travaille ici ...
Bon, après une journée, on a une petite idée des prix qu'on finalisera dans des petits bleds sur la route avant d'attaquer le grand Luxor.
Samedi, l'administration est ouverte. Super ! Départ dans le taxi avec notre ami Kamal à 8h30 (c'est lui qui va s'occuper de tout, il peut sortir la voiture en une journée, ce qui nous prendrais 3 à 4 jours...), on (Roman et mésigue) reviendra avec les voitures à 18h00. Entre temps, attente dans le taxi... Que du bonheur, pour peu que le taxi soit garé à l'ombre.
On a nos voitures, on récupère le reste de la troupe, il fait nuit, il n'y a pas de camping. On décide de se faire un resto. Le repas sera fait et on part dans la nuit chercher un bushcamp. On sort coté désert et on trouve un cuvette qui nous cache de la route, très bien pour ce soir.
Pour monter à Luxor, on essaie de prendre la route coté désert, à l'ouest du Nil. Hé ben non, interdite aux touristes. On prend donc celle à l'est. Les petits bleds s'enchainent et on commence nos premières leçons de conduite égyptienne.
Ouaou ! Le pire qu'on ait trouvé et plus on se rapproche du Caire, plus ça devient du n'importe quoi.
A Luxor, on descend dans un campsite dans la ville entre le temple de Luxor et celui de Karnak, en face du débarcadaire pour aller coté vallée des rois. En d'autres termes, bien placé.
Premier jour de visite, karnak. Deuxième, vallée des rois. Pour la vallée, on prend l'option, vélo. On traverse le Nil et on se loue des vélos (plus haut prix qu'on nous ait proposé, 100 EP/vélo, moyenne entre 25 et 35, on les a eu à 10...). Balade sympa qui monte un petit peu à l'aller et que du bonheur au retour. On a vu 4 tombes pour le prix de 3. C'est à voir. Différent de l'idée que l'on s'en était fait contrairement, peut être, aux temples.
Au retour, petite balade sur le Nil et voilà fin de notre séjour à Luxor.
On se sépare des espagnols pendant quelques jours, ils montent directement sur Le Caire quant à nous on passe par le désert. Au programme, les oasis, les sources d'eau chaude et le désert blanc.
On fait ça en 5 jours. 4 bivouac dans le désert et une nuit en camp site pour profiter d'un bain d'eau de source chaude. Le désert est plus relax, les gens plus cool, on sent moins de pression.
Le désert blanc est vraiment un endroit spécial et très beau. Il semble que se soit payant mais nous sommes entrés par une piste avant le main gate, nous avons passé une nuit dedans, sortis par une piste après le main gate et du coup on n'a pas vu de guichet... Le renard est venu nous voir le soir mais pas très près, on n'a vu que ses yeux dans le faisceau de la lampe.
Après ce petit crochet, direction Le Caire. Nous avons des news de Zitoun', notre pote biker, rencontré à Nairobi. Ca fait un moment qu'il est arrivé, il a galéré au Caire pour essayer d'avoir un visa de transit libyen, il est maintenant à Alexendrie où finalement il a trouvé la bonne démarche pour en faire la demande. Les espagnols l'ont déjà rejoint. On arrive début d'aprem au campsite du Caire, petit conciabule familial, je pars dans la foulée pour Alexandrie, pour faire les démarches de visa avec le reste de la troupe qui a déjà ouvert un paquet de portes. Le voyage devait se faire en train mais après négociation avec le taxi qui m'amène à la gare, il se fera en taxi, pour un petit peu plus cher que le train mais cela permet d'arriver à 20h00 au lieu de, pas loin de 23h00. A 20h30 on est tous au resto et on prépare le plan d'attaque du lendemain pour perdre le moins de temps possible dans les démarches.
Mais ce soir là, on confronte deux nouvelles qui nous laissent perplexes. D'une part, Zitoun' a eu sa réponse de l'ambassade libyenne qui lui donne un visa de transit, sans guide, de 10 jours et d'autre part, internet raconte que la Libye a fermé ses frontière à une partie des européens...
On n'en sait pas plus, le lendemain on attaque. Alors, à notre avis, le circuit le plus court (dans le cas ou la frontière serait ouverte):
Faire traduire la première feuille du passeport.
cela peut être fait chez Almira traduction (N 31° 12.428 - E29° 54.479).
Il faut prendre une traduction certifiée (on l'a négociée à 30 EP). En faire une photocop. En passant faire traduire une page du carnet de passage en douane, non certifiée. Ca aide aux douanes ou pour les assurances car pas grand monde comprend l'anglais.
Aller à l'ambassade de Libye.
Elle ferme à 14h00 (N 31° 11.850 - E 29° 54.726).
Demander Amed Karral (tél:034940286), c'est la seule personne qui parle anglais (les autres t'ignorent car peuvent pas communiquer). Faire la demande d'un formulaire de visa de transit (vert). Ce formulaire est faxé à Tripoli qui donne une réponse favorable ou pas entre 1 et 2 semaines. Laisser la photocop du passeport traduit avec le formulaire à Karral. Prendre son numéro de tél pour appeler à partir d'une semaine.
Aller à l'ambassade de France.
Elle est ouverte le lundi et le mercredi entre 10 et 12h00. Faut pas louper le créneau. Mais en faisant un gros forcing au niveau du gardien, on peut y accéder les autres jours (c'était notre cas) et franchement, les gars de l'ambassade sont vraiment sympa. Faut passer le gardien... (N 31° 11.987 - E 29° 53.648).
Leur passer le passeport et la traduction et il vont coller sur une page un petit papier qu'ils ont tout prêt, avec les données du passeport en français et en arabe, plus deux petits coups de tampon.
Ce petit bout de papier, plus les tampons sont obligatoires pour avoir le visa libyen, l'ambassade de France le fait sans problème, par contre l'ambassade d'Espagne ne veut pas le faire. A force, à force, ils ont accepté, de mauvais coeur mais ils ont accepté. Faut dire qu'on n'a pas laché le morceau.
En passant, on peut demander à visiter l'ambassade. Pour notre part, c'est le consul qui nous a servi de guide et c'était vraiment sympa. Nous avons été vraiment bien reçu, ce qui n'est pas toujours le cas, avouons le.
Bon, maintenant faut attendre. Il y a assez de temps pour visiter Le Caire et encore plus.
Si la réponse est positive le visa se fait en deux heures. Il faut la traduction collée et tamponnée, deux photos et 75 EP.
Petit complément. Deux hotels, bien placés pour tout faire à pied et pas trop cher:
Ramsis hotel (N 31° 12.321 - E 29° 54.309)
Acropole hotel (N 31° 12.022 - E 29° 53.899)
Le problème, à Alexandrie il n'y a pas de camping. Alors autant laisser la voiture au Caire et monter en train.
Le mieux est d'arriver le soir (un dimanche ou un mardi), faire les papiers le lendemain et repartir.
Hé ben, une fois tout ça fait, on a pris le train, direction Le Caire. Un coup de métro (très bien, le métro du Caire), un coup de taxi et on est arrivé au campinge.
Au camping, on a accès à internet. On passe deux jours avec Roman à chercher des infos sur la situation en Libye et sur la route autour de la méditerranée. Pour le moment rien n'est officiel au niveau de la Libye, nous n'avons juste que des infos internet, même le consul de France n'avait aucune info du quai d'orsay. Mais bien vite cela se précise et nous ne voyons aucune solution possible coté libyen, d'autant plus qu'il nous faut quitter l'Egypte avant le 5 mars. Donc on se rencarde sur l'autre route, sur laquelle nous avons grosso modo, aucuns renseignements. On cherche les routes les plus courtes, les moins chères et surtout les plus chaudes. Nous rencontrons au camping des voitures qui viennent de par là bas et pour tout dire, ils se sont gelés. La plus part, ont traversé la Turquie sous la neige, ainsi que les pays intérieurs. On décide donc de rester prêt des cotes et choisissons de faire Grèce, Italie. On se rencarde sur les ferrys et les différents ports possibles. Et bien vite, nous nous faisons à l'idée de faire le grand tour.
Au camping, nous organisons un vide voiture. Nous échangeons le reste de nos bazars antimoustique contre des guides et des cartes de la Jordanie, Syrie, Turquie et du reste de l'Europe.
Nous rencontrons une famille de français: Jean Louis, Isabelle et leurs deux schtroumphettes. Ils viennent de par là bas, ils cuisinent bien, ont de belles histoires à raconter, Jean Louis est en passe de devenir le Bob Dylan de la nouvelle scène française, ils parlent anglais et espagnol, on passe de très bonnes soirées anglo franco hispano gastronomiques tous ensemble.
Finalement, nous décidons de quitter le Caire et profiter des derniers jours de notre visa à visiter le Sinai, plutôt que d'attendre un hypothétique arrangement entre la Libye et la Suisse.
Petite halte au Carrefour du Caire
pour faire le plein de quelques bricoles européennes et nous passons sous le canal de Suez. Bye bye l'Afrique et nous continuons notre trip en Asie.
Chemin faisant, nous trouvons la pluie. Cela faisait bien longtemps...
La moto de Zitoun' fait des siennes et ne veut plus redémarrer. Nous nous mettons à l'abri et faisons un peu d'électricité moto.
Au bout de quelques heures, la machine repart. Nous descendons un peu plus au sud à la recherche d'un bush camp, dans la nuit... Nous nous retrouvons au milieu d'un champ pétrolier en pleine production. Nous poussons un peu plus loin et décidons de stopper près d'un oued, sur une petite zone qui nous parait la plus surélevée du coin. Bien nous en a pris !
Juste après nous être couché, un vent terrible se met à souffler, des éclairs illuminent le ciel, nous sommes en pleine tempête... En fait nous prenons la queue de la tempête et elle durera un peu moins d'une heure. Pour la petite histoire, nous apprendrons plus tard
que le Caire a pas mal souffert, le mur du camping où nous étions s'est effondré. Nous trouverons la route vers le monastère Ste Catherine dévastée et même jusqu'en Jordanie, nous verrons ses effets dévastateurs à Petra.
Au matin, soleil et petit déj en t-shirt quand on voit dévaler dans l'oued un torrent de boue... On met vite quelques repères pour surveiller le niveau, ça va, nous semblons être ok sur notre petit monticule.
Prochaine étape, Ste Catherine. Nous arrivons vers midi après avoir zigzagué entre les coulée de boue qui barrées la route. Nous sortons de la voiture et vite nous y retournons pour mettre tout ce que nous avons de plus chaud, il fait un froid de canard. Et cerise sur le gateau, on est vendredi, le monastère est fermé... Bon on monte sur une hauteur pour avoir une vue par dessus le mur d'enceinte, ce sera suffisant.
Allez, on se grouille et on redescend vers Dahab sur la mer rouge, chercher des températures plus en accord avec nos organismes. On va au bout de la lagune comme nous l'avait suggéré Jean Louis (merci) et on se plante sur le parking à quelques mètres de l'eau. On verra bien si on nous jette. Ben non, on ne nous jette pas de l'endroit et nous y passons deux nuits et barbotons au milieu des poissons clowns et autres bazars aquatiques colorés.
Et puis un matin, nous nous décidons à tracer sur Nuweba pour aller prendre le ferry vers la Jordanie. Nous y arrivons à 11h00 du matin et allons directement au guichet voir si nous pouvons prendre le ferry du jour. Pas de problème, nous dit on. Chouette, on paye et on va vite prendre notre place dans la queue de voitures qui attendent à l'entrée du port. On retrouve des têtes connues, rencontrées en Tanzanie et rapidement au Caire. La nouvelle du jour : à cause des vagues le ferry ne peut pas entrer dans le port, il faut attendre... peut être entrera t il, peut être pas...
On va la faire courte: Début attente 12h00,
papiers de douane finalisés 21h00, voiture dans le bateau 3h00, départ bateau 4h00, arrivée Jordanie 7h30, sortie du port en règle avec les douanes 11h00. Résultat, nuit blanche.
Bye bye l'Egypte. Nous avons un sentiment mitigé sur ce pays. C'est beau, y a plein de trucs à faire mais le touriste est vraiment pris pour une noireaude, les contrôles policiers sont vraiment trop nombreux (sur la route du désert, il y en a un, environ tous les 50 km) et y aller avec sa propre voiture est vraiment infernal, au niveau administratif et financier.
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